Conseils en Orientation pour Lycéen

« J’ai des résultats moyens en fin de 2nde. J’hésite entre lycée technologique et lycée général »

En 2019, 29% des élèves de seconde sont partis en 1ère technologique. Les séries technologiques sont organisées autour de grands domaines de connaissances appliquées à des secteurs d’activité. Leur pédagogie d’enseignement est donc fortement tournée vers la mise en application concrète. Cette pédagogie correspond mieux à certains profils d’élèves.

Si le lycéen a des résultats « moyens » en seconde, il faut donc se poser les questions suivantes :

• Quel est le mode d’apprentissage qui lui convient le mieux? Est-il à l’aise dans l’abstraction, le conceptuel, ou bien préfère-t-il travailler sur des cas concrets, des mises en situation?
• Ses résultats « moyens » en 2nde générale sont-ils liés à des difficultés d’apprentissage ou bien reflètent-ils surtout un manque de travail et de motivation?
• A-t-il déjà des centres d’intérêt affirmés pour certains métiers ou certains secteurs d’activité?

Eurêka Study conseille d’éclairer la décision d’orientation en mettant en perspective mode d’apprentissage de l’élève et projet d’études post bac. Il s’agit de valider, ou non, si le lycéen sera plus motivé et plus armé dans une voie technologique.

Certains jeune réussiront ainsi bien mieux en filière technologique qu’en filière générale et s’ouvriront des portes d’accès aux études supérieures prometteuses: BTS, DUT, et – pourquoi pas? – classes préparatoires aux grandes écoles (ECT, ATS…). Tout est possible à condition d’avoir bien défini son projet en amont!

Il est en effet bien plus intéressant d’avoir un très bon dossier scolaire en série technologique que de médiocres bulletins en filière générale ! Et ce à double titre. D’abord parce que les établissements du Supérieur seront bien plus enclins à les recruter dans les voeux Parcoursup. Enfin, parce qu’un adolescent qui réussit à l’école forge une confiance en lui qui est un formidable atout pour sa vie future.

« Je dois choisir mes Spécialités de Bac, mais comment être sûr de ne pas me tromper ? »

Cette possibilité de choisir une partie non négligeable de son programme (12h par semaine tout de même !) pourrait être synonyme de chance et de liberté… Aujourd’hui, cela rime encore beaucoup avec doute et anxiété ! A 15 ou 16 ans, l’enjeu de se positionner sur des spécialités qui influenceront l’avenir post-bac peut être très déroutant : « Je ne sais pas quoi faire plus tard, comment choisir ? », « J’ai une idée de métier, mais je ne sais pas comment y parvenir ! », « J’hésite entre 2 voies, je ne veux pas faire de concessions maintenant ! ». Alors comment faire de la réforme du Bac une vraie chance dans le parcours de son orientation.

Dans son interview du 19/12/2018, JM Blanquer répondait aux lycéens : « (…) dans tous les cas, il faut choisir ce qui nous fait envie, ce dont on a envie »

Est-ce donc aussi simple ? Nous ne le pensons pas, car selon les projets, suivre ses envies ne permettra pas toujours d’atteindre son objectif : le choix des spécialités est plus complexe !

J’aime les maths, mais je n’y suis pas très fort…
Je suis bon en français, mais est-ce que le programme de la spécialité Humanité, Littérature, Philosophie correspondra à mes attentes ?
J’ai envie de faire ingénieur, mais j’aimerais abandonner la physique, est-ce possible ? et au fait, c’est quoi être Ingénieur ?
J’adore l’histoire-géo mais y-a-t-il un intérêt fort à m’y spécialiser pour mon projet professionnel?

Quelques conseils Eurêka Study pour vous aider dans votre réflexion.

Identifiez les matières que vous aimez.

Quelles sont les matières scolaires qui vous motivent, qui suscitent son intérêt, en dehors de toutes considérations de niveau ? Car on le sait, le moteur de la réussite, c’est ce qui nous motive, ce qui nous nourrit intellectuellement. Cela pourrai être la SVT, ou bien l’histoire, l’anglais … Faites aussi l’inventaire de vos passions, de vos centres d’intérêts extra-scolaires, car ils sont tout aussi importants.

Vous prenez peut-être des cours de musique depuis tout petit sans être passionné par les cours de musique au collège ou au lycée… Mais la spécialité musique de 1ère sera peut-être plus en phase avec vos attentes ? Vous suivez l’actualité internationale de près, vous vous intéressez aux élections municipales en cours : peut-être est-ce une piste pour choisir la spécialité histoire-géo-géopolitique ! En cours, vous adorez l’anglais et vous souhaiteriez aller plus loin dans cette matière.

Cernez vos points forts.

Au-delà de vos centre d’intérêts, vous avez peut-être des facilités dans certaines matières : lesquelles ? et quelle motivation y placez-vous ? Qu’est-ce que cela vous apporte?
On peut être bon en anglais, et ne pas avoir d’affinité particulière à la pratique de cette langue, ni l’envie d’en connaître l’histoire : alors doit-on choisir la spécialité LLCE qui permettra certes d’approfondir la langue, mais qui sera aussi très orientée sur la culture et la littérature anglaise ? Avec la part de contrôle continue et le poids des spécialités dans la note finale, il peut être judicieux, tactique, de choisir une spécialité où l’on est fort. Il faut tout de même s’assurer que sur la longueur, notre ado y portera un intérêt soutenu et continu, et que cela servira son projet post-bac.

Prenez connaissance du contenu des enseignements de spécialité.

Se renseigner précisément sur le contenu de chaque spécialité est aussi une étape nécessaire : que vais-je apprendre en maths ? Que va-ton m’enseigner en Sciences Economiques et Sociales ? En quoi la spécialité Sciences de l’Ingénieur consiste-t-elle ? La curiosité bien placée n’aura jamais été une si belle qualité ! Car pour comprendre ce qui se cache derrière les intitulés des spécialités, il va allez devoir être TRÈS curieux! Il y a bien sûr le site officiel de l’ONISEP horizon 2021, mais rien de tel que d’aller voir sur le terrain ce qui se passe : demandez à rencontrer un enseignant de spécialité, interrogez les élèves du niveau supérieur qui l’ont suivie, autant de pistes pour se faire sa propre opinion et donc un choix conscient de ses 3 spécialités.

Choisissez en cohérence avec votre projet d’études post-bac.

Synthétisez sous la forme d’un schéma Ikigaï.

Au fil des questions abordées, il peut être intéressant de poser sur papier les éléments de réponses, pour garder une trace de ses réflexions, de ses recherches. Cela permettra d’argumenter son choix final, et d’expliquer pourquoi vous écartez telle ou telle matière. Les spécialités ne se prennent pas par défaut : le niveau d’engagement exigé ne le permet pas. Les spécialités doivent être des choix de cœur, des choix stratégiques et des choix au service de son projet, et ce, en connaissance de cause !

Pour l’aider dans votre réflexion, vous pouvez mobiliser le schéma ci-dessous, inspiré d’un IKIGAÏ. Au croisement de tous les cercles se trouvent les choix idéaux de spécialités du bac.

Pour résumer sur les spécialités du Bac

• Le choix de spécialités doit être anticipé! Au mieux, dès la 3^ème afin de choisir tout de suite le lycée qui offrira le parcours souhaité, au pire, dès le début de seconde.
• Le choix de spécialités doit être réfléchi et en phase avec un projet post-bac, mûri par le jeune, afin qu’il soit acteur de son orientation. Parents, ne choisissez pas pour votre ado : réfléchissez ensemble, guidez-le pour qu’il puisse aboutir à son projet… Mais n’imposez pas !
• Le choix doit être réaliste par rapport à ce projet et aux capacités et motivations de l’ado.
• LA première règle à laquelle on ne peut déroger : effectuer un travail régulier dans toutes les matières, dès le début de la seconde. Il sera en effet difficile d’arriver en 1^ère dans une spécialité où le dossier était fragile l’année précédente ! Si besoin, on peut envisager du soutien dès la seconde, dans les matières appréciées mais fragiles, que le jeune envisage de poursuivre en première. Il faut attaquer la 1^ère avec des bases SOLIDES !
• Si le conseil de classe a le dernier mot sur l’orientation en voie générale ou technologique, ils n’ont en revanche pas le pouvoir d’imposer les spécialités. Ils sont là pour conseiller, mettre en lumière, mais c’est bien la famille qui finalise les choix de spécialités.

Un dernier conseil

Le choix de vos Spécialité de Bac marque probablement le début de votre réflexion pour votre orientation. C’est la première étape vers votre vie d’adulte et vers l’autonomie.

Faites vous aider dans votre réflexion : la communication, les échanges deviennent primordiaux, au sein de la famille, mais aussi avec les enseignants, les professionnels de l’orientation, d’autres lycéens en classes de 1ère, les responsables des filières supérieures, les professionnels en poste … Les sources d’informations sont aussi multiples : le site de l’Onisep, les sites des écoles et universités, et Eurêka Study qui s’attache à vous apporter des renseignements en alimentant régulièrement son blog d’articles, ainsi que son onglet « Rubrique Conseils»!

J’ai envie d’étudier ‘Humanité, Littérature et Philosophie’, mais je crois que les débouchés professionnels sont très limités. Qu’est ce que je peux faire?

Depuis quelques années, de plus en plus de filières ouvrent leurs formations aux profils littéraires. Il n’est plus impossible de faire une école d’ingénieur après un ancien bac L (« Humanités et Technologie » à l’UTC, par exemple). La Banque d’Épreuves Littéraires (BEL : 32 établissements partenaires du concours, dont 23 écoles de management) permet d’accéder plus largement en école de management après une classe préparatoire littéraire. Les IEP, le droit, les sciences politiques, les ressources humaines, les écoles d’art, les licences de langues (LLCE, LEA, INALCO)…. restent des débouchés intéressants pour les bacheliers ayant pris des spécialités littéraires.

J’ai envie de faire une école de commerce, mais je ne suis pas sûr d’être fait pour la prépa.

Les classes préparatoires qui mènent aux Programme Grande École des écoles de commerce constituent un parcours particulier, une voie royale certes, mais qui ne convient pas à tous les profils d’étudiant.

Notre conseil est donc de se poser les questions suivantes :

• le dossier scolaire permet-il d’envisager une CPGE et quel niveau de CPGE?
• le caractère et la personnalité du lycéen correspond-il au « profil » d’une prépa, en particulier en terme de résistance au stress et de résilience.

Par ailleurs, il faut poser les alternatives à la prépa car d‘autres solutions existent. On ne peut choisir un type de cursus qu’en le contrastant avec les autres possibles.

> Les filières sélectives universitaires telles Dauphine ou La Sorbonne, les Écoles Post-Bac avec leurs masters (IESEG, ESSCA …) et leurs bachelors (BBA ESSEC, BBA EDHEC …). Des très beaux parcours sont aussi possibles aussi après un DUT GEA …

> Étudier à l’étranger est aussi une formidable opportunité de faire des études de management en étant immergé pendant 3 à 5 ans dans un pays étranger (Angleterre, Canada, Italie … ) et avec des enseignements en anglais. Une précieuse alternative à la prépa + Programme Grande Ecole !

Je veux faire des études d’ingénieur. Comment choisir ma prépa au vu de mon bulletin scolaire?

La classe préparatoire est une filière sélective. La difficulté tient à bien évaluer ses chances d’acceptation dans les prépas visées. Tous peuvent accéder à une classe prépa scientifique, à condition de faire preuve d’une grande motivation pour les matières scientifiques et de savoir mettre en phase son niveau scolaire et son objectif d’école avec le niveau de sélectivité des prépas.

Nos conseils :

> Bien se renseigner sur les différents types de prépa scientifiques : MPSI, PCSI, PTSI, TSI, BCPST. Il s’agit d’identifier celle qui correspond à votre projet d’études. Pour choisir entre MPSI, PCSI et TSI, il faut aussi bien faire le tour de vos matières scolaires fortes et bien comprendre combien de places sont réservées dans les écoles d’ingénieur pour chacune de ces filières de prépa.

> Allez dès la classe de 1ère faire les Journées Portes Ouvertes de CPGE scientifiques qui pourraient vous intéresser. N’attendez pas la terminale! Il est important de comprendre très vite le niveau de dossier requis pas les prépas que vous visitez. Cela vous donnera de précieux points de repères pour Parcoursup l’année suivante (en plus de vous inciter à travailler vos notes et rangs dans votre classe !)

> Interrogez vos professeurs. L’établissement est en contact avec des prépas et peuvent vous donner des points de repères sur leur niveau de recrutement. Demandez aussi au professeur principal quel sera l’avis qu’il vous mettra dans la fiche avenir de Parcoursup : c’est très important. Si vous n’avez pas « avis très favorable », cela nuira à votre dossier de candidature.