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Filières artistiques, Métiers

Designer industriel, un métier de passionné.

Rendre l’art utile au quotidien, possible grâce au designer industriel.

Par notre consultante à
Rueil-Malmaison
Armelle Kraffmüller

Quel est le point commun entre un poêle à bois, des capteurs pour la pratique du tennis en fauteuil roulant, un objet connecté pour inciter les enfants à prendre leur traitement, un grille-pain et une doudoune de ski ? Un designer !

En effet, chacun de ces objets a été pensé, évalué et conçu par un designer pour répondre à une problématique ou un besoin utilisateur.

Le design aujourd’hui est partout ; avant, cantonné à l’industrie, aujourd’hui on le retrouve dans tous les secteurs et offre de belles perspectives.

Mais qu’est-ce que le design exactement ?

La mission du designer ? Améliorer notre qualité de vie, proposer des produits, des systèmes, des expériences et des services innovants. Christian Guellerin, directeur de l’école de design de Nantes, dit de lui qu’il ‘dessine la façon dont on va vivre demain’.

Le design est au carrefour des sciences humaines, de l’art et de la technologie. Mais il ne se pense jamais seul, il induit nécessairement un travail d’équipe, une réflexion partagée.

À la différence de l’artiste qui se donne ses propres contraintes, le designer répond à un besoin, une problématique. C ’est une démarche précise et progressive. Il s’agit tout d’abord de rechercher, cadrer et définir l’objectif du projet, du problème à résoudre. Ensuite de comprendre les usages et les usagers pour ensuite concevoir les solutions. Celles-ci seront expérimentées sous forme de prototype et testées auprès des usagers pour enfin déployer la plus satisfaisante.

Le métier de designer définit une profession unique, composée de disciplines variées pouvant être exercées dans différents domaines d’activité.

Aujourd’hui on recense 6 champs d’application du design :

le design d’objet ou de produit qui inclut le design industriel et de mode,
le design d’image ou de message comme le graphisme ou l’illustration,
le design d’espace (architecture d’intérieur, paysage, …),
le design de matériaux (textile, surface, couleur),
le design interactif c’est-à-dire la conception de produits et de services numériques,
le design de l’expérience utilisateur ou UX design.

Et le design industriel ?

Proche du design produit qui s’interroge en priorité sur l’usage et l’esthétique, le design industriel va réfléchir plus précisément à la faisabilité technique du produit et à sa réalisation. Il va intégrer les contraintes techniques comme le choix des matériaux, le process d’industrialisation, la définition des coûts de production et le choix du partenaire industriel.

Le design est par essence en constante évolution, c’est un métier de l’innovation.

Au début du XXIe siècle, les designers se détournent d’une pratique dont l’unique objectif était le marketing au profit d’une vision plus humaniste, répondant mieux aux besoins de l’utilisateur.

Le design est au service des collectivités, des entreprises, des institutions culturelles.
Il est surtout au service des citoyens qui n’ont pas toujours conscience que derrière de nombreux objets, services, lieux se cache bel et bien du design.

Tous les secteurs sont aujourd’hui concernés : des produits de grande consommation à l’aéronautique, l’automobile, le médical, la grande distribution en passant par l’aménagement urbain, les transports, les lieux publics, les sites internet, la mode, …

Le designer est intégré à la marque ou travaille au sein d’une agence. Ils sont de plus en plus sont indépendants.

Quel profil pour être designer ?

Le designer travaille, collabore avec une équipe pluridisciplinaire qui lui communique différentes informations : les tendances du moment, les études de consommateurs, les contraintes techniques et de production. Il est l’interface entre le marketing, le commercial, la fabrication et la production. La technique n’est pas la 1ère étape du projet. Il est capable de remettre son travail en question. Il est tiraillé entre les envies du client et les impératifs budgétaires.

Être designer, c’est posséder un haut degré de formation artistique et technique.

Le designer doit avoir une forte fibre artistique et un bon coup de crayon. En effet, il dessine toujours son projet pour le communiquer à l’équipe. Il a une maîtrise parfaite des outils informatiques.

Passionné, c’est un vrai couteau suisse qui aime le travail d’équipe et sortir des sentiers battus. A l’affut des dernières tendances, il aime innover et sait être pédagogue pour expliquer son projet. A l’écoute de ses clients tout en étant très autonome, le designer sait se montrer conciliant et diplomate tout en faisant preuve d’initiative.

Quelles évolutions de carrière ?

Il y a de multiples terrains d’applications dans le design mais aussi une forte concurrence sur le marché de l’emploi, il faut donc savoir se distinguer.

Les horaires et les salaires sont très variables selon les secteurs d’activités.

Il pourra évoluer au sein d’une agence en accédant au statut de design manager ou chef de projet. A terme, il peut viser le poste de directeur de création. Le designer pourra évoluer vers l’entreprenariat et se lancer à son compte. Il devra alors mener des missions commerciales comme la prospection et les tâches administratives.

Mais pour faciliter l’insertion professionnelle, le secteur du design s’est organisé avec l’Association nationale de promotion du design français (APCI), créée en 1983 à l’initiative des ministères chargés de l’Industrie et de la Culture ; chaque année le salon Design mode d’emploi à l’intention des jeunes diplômés ou jeunes en formation a lieu pour leur permettre de rencontrer des professionnels.

Quelles études ?

Pour être designer industriel plus précisément, il y a trois voies d’accès :

un parcours orienté ingénieur propre à la dimension industriel du métier,
un parcours orienté art ou art appliqué et enfin,
la voie universitaire avec comme toujours des passerelles entre ces différentes voies.
Le parcours ingénieur :

De plus en plus d’écoles d’ingénieur proposent aujourd’hui des filières vers les métiers du design industriel.

Avec un baccalauréat STI2D (spécialité Innovation Technologique et Éco-Conception) ou un bac professionnel EDPI (étude et définition de produits industriels), le lycéen peut intégrer un BTS CPI (conception des produits industriels) et continuer avec une licence professionnelle conception de produits industriels.

Le BTS permet également d’accéder pour les meilleurs dossiers, à des écoles d’ingénieur soit par la voie de la prépa ATS génie industriel, comme pour l’ENSAM en cursus apprenti, ou en admission sur dossier aux Mines de Nancy, ingénieur de spécialité génie industriel et matériaux.

Un bac général avec une spécialité SI permet également ce parcours mais n’oublions pas que les BTS sont réservés en priorité aux baccalauréats professionnels et technologiques.

Pour les voies générales, on privilégiera les écoles d’ingénieur postbac avec l’UTC par exemple et sa filière ingénierie du design industriel ou une voie CPGE qui permet l’accès sur concours à l’ENSAM ou aux Mines de Nancy qui proposent des parcours vers le design industriel.

A regarder aussi pour les filières STI2D, le bachelor designer concepteur industriel en 3 ans proposé par l’ESTIA en collaboration avec l’école de design ESDL de Mont-de-Marsan.

La voie universitaire :

Il existe une licence design proposée par 6 universités et un diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU). Cette licence peut ensuite conduire au master Design ou comme à Montpellier, au master conception et développement des produits industriels.

A partir de la L3, les écoles d’ingénieur (ENSAM, Mines de Nancy, …) permettent également une admission aux diplômés de l’université pour les licences mathématiques, physiques, mécanique ou informatique.

L’université Paris Saclay propose un master 2 ingénierie du design industriel.

Enfin, certaines universités proposent des masters en collaboration avec des écoles ; c’est le cas de l’Université Jean Monet de St Etienne avec l’École des Mines et l’école supérieure d’art et de design de St Etienne avec leur master Design, parcours prospective design.

Le parcours art appliqué ou art :

Avec un bac général et si possible la spécialité art ou l’option art ou un bac STD2A (ou après une prépa art), on peut s’orienter vers un DNMADE mention objet puis un DSAA Design mention produit. L’accès aux écoles publiques y est très sélectives.

Les écoles privées, plus accessibles, proposent des filières design industriel comme l’École de Design de Nantes et son DNMADE Objet / design de produit industriel ou Strate avec sa formation design produit tout comme Rubika. Ou enfin, CY Design qui propose un DU en 5 ans de design complet.

Le parcours Art propose aussi des formations au design ; l’ENSAD (les ‘arts déco’) propose un cursus design objet mais le taux d’accès y est de 3 %. Autre école qui peut retenir l’attention d’élèves autonomes et très motivés : l’ENSCI Les Ateliers, créateur industriel, la 1ère du classement l’Etudiant des écoles de design produit. Admission via parcoursup ou sur le site, cette école à la pédagogie unique propose un diplôme en grade de master de créateur industriel. Un double cursus postbac, sciences et design de 6 semestres sur concours est également proposé avec Sorbonne Université.

Une filière qui allie art et sciences.

En conclusion, la filière design industriel peut être très intéressante pour des jeunes à la fois créatifs et scientifiques. C’est un métier riche, en constante évolution dont l’innovation est le moteur. Il existe trois points d’entrée pour l’intégrer en fonction du profil et de la motivation. Par ailleurs, des partenariats nombreux existent entre les écoles d’ingénieur, d’art ou art appliqué et les universités.

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