Comment choisir ses spécialités de bac ?
Co-Fondatrice d’Eurêka Study
Votre enfant vient de rentrer en seconde et bientôt il faudra choisir ses spécialités de Bac ! Je vous propose d’utiliser une méthode de réflexion inspirée de l’IKIGAI.
Dès le T2, votre enfant devra spécifier dans la fiche dialogue ses voeux de spécialités du bac (s’il choisit la voie générale). Un avis sera émis par les professeurs sur ses voeux. Au T3 les choix de spécialités seront définitivement arrêtés. Ce choix n’est pas anodin ! Il impacte sur les possibilités d’études supérieures.
Ces décisions viennent très vite : commencez dès maintenant à y réfléchir avec votre enfant. Même si, aujourd’hui, il existe de multiples façons de rebondir quand on n’a pas fait les bons choix de spécialités pour son projet post-bac, ce n’est cependant jamais facile ! Il vaut donc mieux anticiper !
1 – Bien comprendre ce que sont les spécialités de Bac.
Dans la voie générale, à partir de la 1ère les enseignements sont de trois sortes :
- Les tronc commun (suivi par tous les élèves) : 16h à 17h de cours par semaine,
- Les spécialités : 12h de cours par semaine,
- Les options (facultatives) : 3 à 9h de cours par semaine.
Les spécialités sont donc les « majeur » du bac général.
Le lycéen étudie 3 spécialités en première ; en classe de terminale il arrête une de ses spécialités et continue les 2 autres. Ces deux spécialités de terminales seront ses spécialités de bac.
Nb d’heures de cours par semaine | Classe de 1ère | Classe de terminale |
Spécialité 1 | 4h | 6h |
Spécialité 2 | 4h | 6h |
Spécialité 3 | 4h | arrêtée |
Ces spécialités vont peser pour 32 % dans la note du bac
En effet, sur un total de 100 points, les coefficient de chacune des 2 spécialités est de 16. À titre de comparaison le bac Français a un coefficient de 10. Les spés sont donc centrales dans l’obtention du bac. Il s’agit « d’assurer » dans ces matières.
2 – Identifier quelles sont les spécialités proposées par votre lycée.
Il y 13 spécialités de bac .
Le lycéen a le choix théorique parmi ces 13 spécialités. Un possible « théorique » car les lycées ne proposent pas toutes les spécialités : certaines sont « rares » et certaines sont réservées aux lycées agricoles.
> Six spécialités à teneur scientifiques ont pour objet l’acquisition de connaissances accadémiques dans la matière.
-
- Mathématiques,
- Physique-Chimie,
- Numérique et Sciences Informatiques (NSI),
- Sciences de la Vie et de la Terre (SVT),
- Sciences de l’Ingénieur (SI),
- Biologie Écologie (uniquement dans les lycées agricoles).
> Deux spécialités ont une approche multidisciplinaire pour mieux « comprendre le monde » :
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- Sciences Économiques et Sociales (SES),
- Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques (HGGSP).
> Quatre spécialités ont une teneur plus littéraire, culturelle et artistique :
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- Humanités, Littérature et Philosophie (HLP),
- Langues Littérateurs et Cultures Étrangères (LLCE),
- Littérature, Langues et Cultures de l’Antiquité (LLCA),
- Arts : histoire des arts, Théâtre, Arts Plastiques, Arts du Spectacle.
> Enfin, pour le sport, une spécialité à part :
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- Éducation Physique, Pratiques et Cultures Sportives (EPPCS).
Quelles sont les spécialités proposées dans votre lycée ?
Comme précisé plus avant, les spécialités de bac ne seront pas toutes proposées pour votre lycée. Il faut identifier celles qui sont absentes.
Six spécialités sont « rares » : arts, littérature et langues et cultures de l’Antiquité (LLCA), numérique et sciences informatiques (NSI), sciences de l’ingénieur (SI), éducation physique, pratiques et culture sportives (EPPCS) et biologie écologie (uniquement dans les lycées agricoles).
Que se passe-t-il si la spécialité envisagée n’est pas proposée par votre lycée ?
Les six spécialités rares font l’objet d’une carte académique qui permet l’accès des élèves à ces enseignements dans un périmètre géographique raisonnable. Certains lycées proches les uns des autres géographiquement ont donc passé des accords entre eux pour que la spécialité en question soit suivie par l’élève dans le lycée voisin.
Il peut aussi être envisagé un changement de lycée entre la seconde et la première ( il vaut donc mieux l’anticiper ! )
Autre possibilité : étudier la spécialité en question avec le CNED. Cette démarche se fait par l’intermédiaire de votre lycée.
3 – Ne pas confondre spécialités et options.
Ce sont deux types d’enseignements différents.
- Les spécialités de bac sont obligatoires.
- Les options de bac sont des enseignements optionnels (facultatifs), qui viennent se rajouter au tronc commun et aux spécialités.
Les options commencent dès la seconde.
À leur entrée au lycée, les lycéens ont la possibilité de choisir 3 options au maximum– (h/semaine)
- un enseignement optionnel général choisi parmi :
- 3ième langue vivante étrangère ou régionale (3 h),
- langues des signes française (3 h),
- éducation physique et sportive (3 h),
- arts du cirque (6 h),
- arts ( 3 h) : un enseignement au choix parmi arts plastiques, cinéma-audiovisuel, danse, histoire des arts, musique ou théâtre,
- écologie-agronomie-territoires-développement durable (3 h – uniquement dans les lycées agricoles),
- un enseignement optionnel Langues et Cultures de l’Antiquité : Latin (3h) ou Grec (3h)
- un enseignement optionnel technologique choisi parmi :
- management et gestion (1 h 30),
- santé et social (1 h 30),
- biotechnologies (1 h 30),
- sciences et laboratoire (1 h 30),
- sciences de l’ingénieur (1 h 30),
- création et innovation technologiques (1 h 30),
- création et culture-design (6 h),
- atelier artistique (72 h annuelles)
- et pour les élèves inscrits dans un établissement d’enseignement artistique, culture et pratique de la danse, ou de la musique ou du théâtre (6 heures) ;
- dans les lycées agricoles, les élèves choisissent parmi hippologie et équitation ou autres pratiques sportives (3h), pratiques sociales et culturelles (3 h) et pratiques professionnelles (3 h).
Là aussi, il faut se renseigner : les options ne sont pas toutes disponibles dans votre lycée.
En première générale, les lycéens peuvent continuer leur option générale commencée en seconde et le latin ou le grec commencé en seconde. Les options technologiques ne sont plus proposées en première. Les lycéens en général ont donc deux options au maximum.
En terminale, ils peuvent choisir un nouvelle option (en plus de celle(s) éventuelle(s) commencée(s) en seconde), parmi :
- mathématiques expertes (possible uniquement pour ceux qui ont aussi la spécialité « mathématiques » en terminale) ;
- mathématiques complémentaires (possible uniquement pour ceux qui avaient la spécialité mathématiques en 1ère) ;
- droits et grands enjeux du monde contemporain.
4 – S’inspirer de la méthode IKIGAI pour choisir ses spécialités de Bac.
L’IKIGAI est un outil généralement utilisé pour réfléchir à sa vie et/ou à son orientation professionnelle. On peut s’en inspirer pour réfléchir à ses choix de spécialité de Bac.
Trois cercles se croisent :
Le choix du cœur : choisir des enseignements que l’on aime bien.
Se faire plaisir en étudiant est à la base d’une solide motivation.
Il y a dans les enseignements de classe de seconde toutes les matières nécessaires pour tester ses appétences scolaire et voir si on peut aimer (ou non) les spécialités proposées. Rappelons, en effet, qu’aux traditionnels Maths, Physique-chimie, SVT, Français, Histoire-Géographie, Langues vivantes, EPS, ont été rajoutées toutes les semaines 1h30 de SES (Sciences Économiques et Sociales) et 1h30 de SNT (sciences Numériques et Technologiques).
Les élèves qui ont déjà affiné leur projet professionnel et/ou qui envisagent une orientation en bac technologiques peuvent aussi tester leurs goûts à travers les Options Technologiques (cf supra) avec des introductions intéressantes à la gestion, les biotechnologie, les sciences de l’ingénieur, le design …
La voie de la raison : des spécialités pensées en lien avec son projet d’orientation post-bac.
Certains projets post-bac ont des attendus qui rendent quasi-obligatoire certaines spécialités de bac. Pour d’autres projets, cela n’est pas « obligatoire » mais cela constitue un sérieux plus.
Quelques exemples :
- Un projet visant une PASS (Parcours d’Accès Scientifique Santé), pour faire médecine, induit obligatoirement de prendre en première les spécialités Maths – Physique-Chimie – SVT.
- Pour intégrer une DN MADE, il est officiellement dit qu’aucune spécialité de bac n’est obligatoire, mais, dans les faits, la Spé Arts avec de bonnes notes constitue un très sérieux « plus » !
Cette réflexion est aussi valable pour les options !
- Les Classe Préparatoires aux Grandes Écoles Scientifique très côtées privilégient les dossiers qui ont ajouté à la spé Maths, l’option Maths expertes.
- Même si on peut se passer des maths pour présenter des écoles de commerce, il est quand même très conseillé d’avoir pris la spé maths en première et au moins l’option maths complémentaires en terminale. C’est d’ailleurs un critère obligatoire pour certaines business school (et important pour la suite des études).
Il faut donc adopter un principe de réalité : avoir cerné son projet post-bac, connaître les attendus du supérieur et les critères de sélection des cursus visés.
L’ONSIEP met à disposition le site horizon 21 pour mieux cerner quelles poursuites d’études son possibles avec quelles combinaisons de spécialités.
Ses atouts : choisir des enseignements dans lesquels on réussit bien.
Construire sur ses forces est un principe général à toujours garder en tête. Choisir une matière dans laquelle on a des facilités va permettre d’optimiser son efficacité personnelle : cela réduit la surcharge cognitive car moins d’énergie est dépensée pour maîtriser des nouveaux concepts et méthodes dans cette matière.
> Pour les doués en maths, décomposer un problème complexe en différentes étapes de résolutions, mobiliser les bons théorèmes, raisonner de façon logique et structurée est un exercice intellectuel … naturel.
> Les virtuoses de la plume arrivent à exprimer leurs pensées avec la structuration et les mots justes, choisissent les bons arguments, puisent dans leur culture littéraire pour affiner leur esprit critique, analysent un texte en captant les ambiances subtiles voulues par l’auteur…
Psychologiquement, réussir dans la spécialité que l’on a choisi, renforce la confiance en soi, favorisant ainsi la motivation et la résilience face aux défis.
De façon très prosaïque, c’est aussi une clé dans les évaluations des dossiers de candidatures dans Parcoursup. Les notes dans les spécialités sont quasi systématiquement pris en compte dans les évaluations!
Ainsi, par exemple, à Sciences Po Paris, l’excellence des notes est un critère clé quelles que soient les spécialités. Ce n’est pas grave si le lycéen n’a pas suivi HGGSP (Histoire-Géographie, Géopolitique, Science Politique). Les profils scientifiques sont aussi très prisés.
Inversement, si ses notes ne sont pas suffisamment bonnes, l’élève peut être refusé, même si les spés sont pertinentes.
On peut voir, par exemple, des lycéens arc-boutés sur un projet d’études en médecine, arriver à peine à la moyenne dans leurs trois spés scientifiques de première, plonger encore en terminale … et ne pas être pris en PASS.
5 – Dès la seconde, cerner le mieux possible son projet d’orientation post-bac.
Dès le début de seconde nous incitons fortement le lycéen à cheminer dans sa réflexion et à élaborer un projet post-bac le plus abouti possible pour y adosser le choix de ses spécialités et ses options.
Les exemples (vécus) de Martin et Justine pour l’illustrer :
Suite à son bilan d’orientation, Martin s’oriente vers des études de gestion (probablement dans une business school). Il a particulièrement bien accroché sur les métiers du marketing, de la communication. RH aussi pourrait lui plaire. Il a beaucoup aimé ses cours de SES et a eu des bonnes notes. Donc nous les retenons comme l’une des spés. Il est aussi très intéressé par le monde anglo-saxon et sa culture. Après avoir bien étudié le programme ensemble pour prendre en compte la dimension littéraire de cette spécialité, nous retenons LLCE-AMC (Anglais Monde Contemporain). Il envisage d’abandonner les maths qui ne lui plaisent pas beaucoup; il y a d’ailleurs des résultats « moyens ». Je lui recommande de garder les maths qui lui seront très utiles en business school (et qui sont incontournables pour les candidatures en business à l’étranger). Il pourra les abandonner la spé maths en fin de première et prendre l’option maths complémentaires. Nous convenons avec les parents qu’un soutien en maths est approprié pour remonter les notes et lui donner de meilleures bases pour la suite.
Justine est plutôt « littéraire », curieuse, très tournée sur le monde et engagée (elle aide plusieurs associations). Lors du bilan d’orientation scolaire menée avec elle, nous dessinons un projet vers des études supérieures en Sciences Politiques à réaliser en France ou à l’étranger (notamment aux Pays-Bas). Elle a des très bonnes notes en Français, en Histoire, en langues vivantes (elle prépare d’ailleurs le high bac en parallèle). Elle est par contre totalement allergique aux maths, en particulier la géométrie. Nous retenons en spécialités HGGSP, HLP et LLCE-AMC (Anglais Monde Contemporain). Par ailleurs, je donne à Justine les points de repères sur les niveaux scolaires attendus et les concours pour les IEP en France afin qu’elle continue à se mobiliser très fortement. Pour l’étranger, nous convenons de sélectionner des programmes n’ayant pas une sélection incluant des maths, où avec des tests seulement en statistiques qu’elle pourra « bachoter » en terminale avec des annales de concours.
Bonne réflexion !
Publié le 17 septembre 2024
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