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Avocats d'affaires les études pour y arriver

Comment devenir avocat d’affaires ?

Le must : conjuguer diplôme d’avocat avec master de droit des affaires + master de gestion ou LL.M.

Valérie Wasson _ Eurêka Study

Valérie Wasson

Co-Fondatrice d’Eurêka Study

Le métier d’avocat d’affaires : ses missions

L’avocat d’affaires conseille les entreprises pour ce qui touche à leurs activités économiques.

Quelques exemples de ses champs d’intervention :

  • Lors de la création d’une entreprise, il aide à choisir sa forme juridique et rédige les statuts.
  • Lors de l’acquisition d’une entreprise, il conduit un audit juridique (due diligence) et rédige le contrat d’achat.
  • Il rédige les contrats commerciaux, représente l’entreprise en cas de litige…
  • Il conseille pour optimiser la fiscalité de l’entreprise.
  • Il dépose et protège les marques, les brevets industriels …
  • Il conseille sur la restructuration d’une entreprise en difficulté, représente l’entreprise dans les procédures judiciaires…

L’avocat en droit des affaires est donc à l’intersection du droit et du business.

Il intervient pour deux grands types de mission : 

  • en tant que conseil pour les grands moments de la vie d’une entreprise (création, fusion-acquisition, cessation …) ainsi que pour ses affaires au quotidien (rédaction de contrats, de baux …)
  • pour la gestion de ses contentieux (litiges commerciaux, financiers, concurrence déloyale … ).

Quelles études faire pour devenir avocat d’affaires ?

La voie la plus classique est de commencer par des études droit, en prenant une spécialisation L3 droit privé, puis en intégrant un master en droit des affaires (ou un master d’une des spécialisations du droit des affaires – cf infra).

Il faut ensuite aller au moins jusqu’au Master 1 (bac +4) puis obtenir le CAPA, Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat.

Pour obtenir le CAPA, il faut réussir à rentrer dans un des 11 CRFPA (Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats), aussi appelés Écoles d’Avocat (EDA) . L’examen du CRFPA ou « Précapa » est difficile et sélectif. Il se prépare au sein d’un IEJ (Institut d’Etudes Judiciaires) ou avec une prépa privée. Le taux de réussite est pour l’instant en moyenne de 25 à 45% en fonction des IEJ.

Une fois admis au sein d’un CRFPA, la formation se déroule sur une période de 18 mois. A la fin de ces 18 mois, les étudiants passent le CAPA (Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat). Généralement cette passation du CAPA se fait sans difficulté (la sélection se fait surtout à l’entrée du CRFPA).

À noter que à partir du 1er janvier 2025, il faudra avoir un master 2 pour pouvoir présenter l’examen du CAPA (réforme de la loi de 2023).

Peut-on devenir avocat d’affaires sans le CAPA ?

Pour être avocat d’affaires, un master en droit des affaires ne suffit pas, il faut aussi être … avocat. Le CAPA est donc indispensable. Le concours d’entrée au CRFPA peut se tenter 3 fois.

Pour ceux qui rateraient l’entrée en EDA, il existe 2 solutions :

1ère Solution : la demande d’une dérogation

Parmi ceux qui peuvent demander une dérogation d’obtention du CAPA : 

  • certains professionnels dont un juriste ayant exercé pendant au moins 8 ans.
  • les docteurs en droit ayant enseigné depuis 5 ans au moins.

2ième solution : devenir avocat à l’étranger.

Il est envisageable de réaliser des études de droit étranger pour obtenir un LLM (Master of Law) – puis passer le barreau de New York ou de Californie pour devenir Attorney at Law. Ensuite on peut demander l’équivalence du CAPA grâce à l’Article 100.

Quels masters de droit possibles pour être avocat d’affaires

Après sa licence de droit, l’étudiant a une alternative pour sa poursuite d’études :

   1) un master de droit des affaires en M1 – puis (le plus souvent) une spécialisation en M2.

Le master en droit des affaires est « généraliste ». En M1 les étudiants suivent des cours en droit des sociétés, droit fiscal, le droit de la concurrence, droit des contrats commerciaux, droit des marchés financiers. Puis en M2 les étudiants vont, la plupart du temps, choisir une spécialisation (fusion acquisition, fiscalité, concurrence et régulation …).

   2) un master directement plus spécialisé. 

Les étudiants qui ont muri leur projet professionnel peuvent aussi choisir de se spécialiser tout de suite en M1 et affiner encore plus leur spécialisation dans leur discipline en M2.

Quelques exemples de spécialisations possibles dans l’univers « des affaires » (en M2 après un M1 droit des affaires –  on directement en M1)

  • Droit Fusion & Acquisition : 

Les avocats spécialisés en M&A (Merger & Acquisition) conseillent sur les achats, les ventes, et les fusions d’entreprises, en s’assurant que toutes les dimensions juridiques et réglementaires sont respectées.

  • Droit des sociétés : 

Cette formation se concentre sur les aspects juridiques liés à la création, la gestion et la dissolution des sociétés. Il est essentiel pour ceux qui veulent travailler sur des fusions et acquisitions, la gouvernance d’entreprise…

  • Droit de la concurrence et de la régulation : 

Les avocats spécialisés en antitrust conseillent sur les fusions, les acquisitions et les comportements commerciaux qui pourraient violer les réglementations sur la concurrence. Ils interviennent aussi dans les cas de concurrence déloyales, par exemple.

  • Droit Fiscal : 

Le droit fiscal est la partie du droit qui à attrait aux lois concernant les impôts. L’avocat fiscaliste propose aux entreprises des schémas d’optimisation fiscale, défendre les intérêts de ses clients devant les tribunaux administratifs et en phase de fusion-acquisition, prévient ou résoud les litiges avec l’administration fiscale …

  • Droit Bancaire et des Financiers

Les étudiants y suivront notamment des enseignements obligatoires de droit bancaire, droit boursier, droit des assurances, droit des sûretés, droit des entreprises en difficulté, droit fiscal des affaires mais également de droit patrimonial de la famille (régimes matrimoniaux et successions).

  • Droit de la propriété intellectuelle : 

Le droit de la propriété intellectuelle protège les créations intellectuelles avec deux grandes types :  la propriété industrielle  (les brevets d’invention et les signes distinctifs d’un objet comme le logo d’une marque commerciale par exemple) et la propriété artistique et littéraire (droits d’auteur …)

Quelles sont les formations les plus côtées ?

Devenir avocat d’affaires fait partie des débouchés les plus convoités par les étudiants en droit. Le grands cabinets d’avocat d’affaires vont donc repérer certaines parcours d’étudiants passant par des filières d’excellence.

Licence dans un collège de droit + master en droit des affaires.

Les collèges de droit rassemblent la « crême » des étudiants en licence de droit. On peut postuler à certains collèges directement après le bac (par exemple, le collège de droit de Panthéon-Sorbonne ou de Panthéon-Assas). Pour d’autres universités (Lyon 3, Aix …) , on postule au collège de droit une fois intégré l’université. Avoir suivi un collège de droit est donc un signe d’excellence. Cela permettra aussi à l’étudiant d’être mieux considéré dans les candidatures en master droit des affaires sélectifs.

Les magistères en droit des affaires.

Les magistères sont intégrés en debut de L3. L‘accès se fait sur sélection. Le études durent 3 ans pour aboutir à un master en droit des affaires. Voir par exemple l’universités d’Aix-Provence – Magistère Droit des affaires, fiscalité et comptabilité, L’université de Bourgogne – Magistère en droit des affaires, l’Université Bordeaux – Magistère Juriste d’affaires et fiscalité …

Le Diplôme Juriste Conseil d’Entreprise : 

Le DJCE (diplôme Juriste Conseil d’Entreprise) est proposé par 11 universités (Bordeaux, Caen, Cergy-Pontoise, Lyon, Montpellier, Nancy, Paris II, Poitiers, Rennes, Strasbourg, Toulouse). C’est une formation sélective et très reconnue par les entreprises.  Elle délivre un M2 Droit des Entreprises et des Affaires – DJCE

A Paris, 2 universités phare et 2 Grands établissement

  • Panthéon Assas propose un master en droit des affaires qui se décline en M2 dans de multiples spécialisation ; elle propose aussi certaines spécialisation en direct dès le M1 dont le droit de la propriété intellectuelle, droit international – Parcours droit international Economique …
  • Panthéon Sorbonne propose elle aussi un master en droit des affaires avec plusieurs spécialisations en M2 dont un « concurrence et distribution » ; elle propose aussi directement après la licence des masters spécialisés dont un master en droit bancaire et financier,
  • Paris Dauphine avec, en particulier Master 214 en droit des affaires.
  • Science Po qui propose un Master de droit Economique et un Master Droit et Finance.

Mais les masters de Paris Saclay et de CY méritent aussi d’être investigués.

En province : 

  • Aix-Marseille a une M2 Droit des affaires et Fiscalité avec une forte renommée
  • Toulouse Capitole et son Master 2 Droit des Affaires, parcours Secteur Financier (Banque, Assurance, Finance)
  • Lyon 3

Le must pour être avocat d’affaires : avoir une double compétence Droit + Business.

Les cabinet d’avocats d’affaires prisent beaucoup les profils d’étudiants avec une double compétence :

  • avocat en droit des affaires (ou avec une des spécialisations vue ci-dessus)
  • master de gestion (ou MBA).

Le master de gestion (en université ou en business school) va apporter à l’étudiant en droit une meilleure compréhension des fondamentaux de l’entreprise notamment en termes de stratégie, de comptabilité et d’analyses financières. L’avocat est alors plus à même de comprendre un business plan tant dans ses dimensions commerciales, concurrentielles que financières.

Il y a plusieurs façon d’acquérir cette double compétence :

1 – Rajouter à ses études de droit un diplôme complémentaire en économie-gestion

Cela peut commencer dès la licence avec une double licence droit + économie-gestion.

En deuxième cycle, Panthéon-Assas propose un double diplôme Master droit des affaires + Master of Business Administration

Les étudiants en Master de droit des affaires peuvent aussi candidater en Admission Sur Titre pour les Programmes Grandes Ecole des Business School (ESSEC, ESCP …). Les étudiants sélectionnés suivent pendant 2 ans le PGE de ces écoles.

Ils peuvent aussi réaliser un Master in Management ou un MBA à l’étranger.

2 – Commencer par une Business School et prendre sa filière droit.

Certaines Écoles de commerce proposent des doubles cursus Master in Management-Droit. Par exemple l’ESSEC – filière droit, qu’il est possible d’intégrer par le voie concours après une CPGE ECG. À noter que certaines de ces grandes écoles (mais pas toutes) proposent aussi leur filière droit aux étudiants intégrant le Programme Grande Ecole en Admission sur Titre.

Autre exemple, les étudiants ayant réussi à intégrer HEC après une CPGE peuvent prendre la filière droit et réaliser un double diplôme avec Panthéon Sorbonne.

Attention, cette voie se trouve principalement au sein des Programme Grandes Ecole post-prépa.

Pour les lycéens qui ne souhaiteraient pas faire une prépa, il y a un très « bon plan » : le double diplôme EDHEC – FLD  International Law and Finance. L’étudiant intègre directement cette double formation et en 4 ans obtient le BBA de l’EDHEC (spécialisation finance) et la licence de droit de la FLD. Poursuite d’études possible en Master de droit des affaires de la FLD.

Le LL.M. est aussi un réel plus.

Le LL.M. est le diplôme anglo-saxon de deuxième cycle en droit (l’équivalent de notre M1/M2). Son enseignement est fait de façon intensive pendant un an / parfois 18 mois.

Les programmes LL.M. offrent une spécialisation dans divers domaines du droit, tels que, en droit privé, le droit des affaires, le droit international, le droit fiscal, le droit de la propriété intellectuelle … Son programme est basé sur le common law anglo-saxon (très différent du droit Français)

Il est donc particulièrement pertinent pour un avocat d’affaires qui veut donner une dimension internationale à sa carrière.

Pas nécessaire de partir à l’étranger pour obtenir un LLM. C’est, par exemple, possible à Paris Sorbonne avec le LLM Droit français, droit européen et droit international des affaires, en partenariat avec plusieurs Universités américaines.

A noter que l’Université Dauphine propose aussi une préparation aux barreaux américains.

Dans quels Cabinets d’Avocats d’Affaires peut-on travailler ?   

Distinguons les cabinets Internationaux et la cabinets Français

1) Les Cabinets d’Avocats Internationaux 

Ceux de tout premier plan sont appelés « Magic Circle » au Royaume-Uni (Allen & Overy, Clifford Chance, Linklaters … ) et les « White Shoe Firms » aux États-Unis ( Cravath, Swaine & Moore / Davis Polk & Wardwell / Debevoise & Plimpton …).

A côté de ceux-ci ont trouver d’autres grands cabinets tels que Backer McKenzie, DLA piper, Latham & Watkins, Jones Day …

Pour travailler dans ce type de Cabinet il est conseillé d’avoir, en plus de son diplôme d’avocat en droit des affaires, acquis un LL.M. avec une la maîtrise est du droit français et du « common law » (droit anglais).

2) Les Grands Cabinets d’Avocat d’Affaires Français : 

Bredin Prat, Darrois Villey Maillot Bochier, Gide Loyrette Nouel, De Pardieu Brocas Maffei, Jeantet …

Pour en savoir plus sur les classement des cabinets d’avocat d’affaires, vous pouvez vous reporter au classement de Challenge., ou encore celui publié par Les échos.

Le métier d’avocat d’affaire : son intérêt

Des missions diversifiées et inter-disciplinaires

Ce métier combine des aspects de droit, d’économie, de finance et de stratégie d’entreprise, offrant ainsi une expérience professionnelle riche et variée. De plus les avocats interviennent sur une large diversité de dossiers en lien avec la diversité de leurs clients et le très large scope des missions possibles. La résolution de problèmes juridiques complexes et la gestion de transactions sophistiquées peuvent intellectuellement gratifiante. Outre la technicité du droit, les avocats d’affaire développent aussi des compétences en négociation, en gestion de projet, en réseautage …

Des décisions au niveau de la direction générale des entreprises.

Les avocats d’affaires conseillent les entreprises sur des décisions stratégiques et interagissent avec la direction générale d’une entreprises. Les enjeux sont de tailles ; les interactions à un niveau élevé de la hiérarchie. L’intérêt en conséquence.

Des possibilité d’ouverture sur l’international.

Les avocats d’affaires sont souvent impliqués dans des transactions internationales, ce qui leur permet de travailler avec des clients et des collègues du monde entier.

Des rémunérations élevées

Selon un article du Monde de 2020, les Avocats d’Affaires ne représentent que 20% du métier en nombre, mais 80% en chiffre d’affaires de la profession. C’est dire que cette spécialisation en droit draine beaucoup d’argent.

Un jeune avocat d’affaires peut gagner entre 35 000 euros et 90 000 euros brut par an pour un grand cabinet international. Avec l’expérience, cette rémunération peut grimper : 250 000 euros par an, et plus pour des associés.

La possibilité de devenir associé ou d’ouvrir son cabinet.

Un avocat d’affaire peut avec de l’expérience, un sens commercial aiguisé et des qualités de leadership peut devenir associé dans un cabinet ou monter sa propre entreprise.

Et ses inconvénients ?  

Le métier d’avocat d’affaires, bien que prestigieux et potentiellement lucratif, présente aussi des inconvénients. Les deux principaux :

Une très forte charge de travail et du stress.

Deals importants, timing serrés, pression des clients … les avocats d’affaires ont souvent de très longues journées de travail, des nocturnes et des WE de travail. L’enjeux des affaires en cours et des décisions à prendre rajoute au stress du temps.Tout cela a indéniablement un impact sur l’équilibre de vie professionnelle/ personnelle… et peut vite devenir difficile avec une vie de famille.

Des responsabilités juridiques.

Les avocats d’affaires portent une grande responsabilité pour leurs conseils et actions. Des erreurs peuvent avoir des conséquences financières et légales importantes.

En conclusion

Avocat d’affaires est une profession qui a toujours été très recherchée par les étudiants. La série Americaine « Suits » l’a encore plus popularisé. Le métier est dense, nécessite à la fois des qualités techniques en droit, le sens du business, la maîtrise de l’anglais, un bon contact relationnel avec ses clients.

Le droit des affaires peut être exigeant et stressant, avec des délais serrés et des volumes de travail importants. Il faut avoir une bonne tolérance au stress et une grosse capacité de travail (même sous pression).

Les bons étudiants sont courtisés par les grands cabinets d’avocat, mais aussi les cabinets de conseil (EY, Deloitte, KPMG …). Il y a clairement de belles opportunités de postes et de progressions de carrière – notamment pour ceux prêts à s’investir à 200% dans leur travail.

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Valérie Wasson Coach Orientation Scolaire Rueil-Malmaison fondatrice Eurêka Study

Valérie Wasson

Co-fondatrice Eurêka Study
Études en France et à l’étranger (UCAS, Canada, Europe)
Cabinet d’orientation à Rueil-Malmaison & Consultation OnLine

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