
Estime de soi et confiance en soi, quelle différence ?
Quelle différence ? Et quelques clés pour mieux les nourrir chez nos ados.
Par notre consultante à
Rueil-Malmaison
Armelle Kraffmüller
Dans mes accompagnements avec les jeunes et leurs parents, je remarque souvent une confusion : estime de soi et confiance en soi sont perçues comme étant la même chose. Pourtant, les distinguer est essentiel pour savoir sur quoi agir afin d’aider un adolescent à s’épanouir.
- L’estime de soi est le jugement de valeur que nous portons sur nous-mêmes en tant qu’être humain, indépendamment de ce que nous faisons. Un peu comme un bébé à la naissance qui n’a encore rien fait mais qui est déjà aimé pour ce qu’il est.
- La confiance en soi, c’est le sentiment que je peux compter sur moi, que j’ai les capacités nécessaires – ou la certitude de pouvoir les acquérir.
Alors que l’estime de soi est un jugement personnel que l’on porte sur nous-même, sur ce que l’on est, la confiance en soi est un sentiment que l’on éprouve par rapport à ce que nous sommes capable de faire.
D’ailleurs, la confiance en soi nourrit l’estime de soi, elle en est une composante mais elle ne suffit pas.
Une définition intéressante, avec humour :
Peut-on avoir « trop » d’estime de soi ?
Dans notre culture, on craint qu’une personne ait « une trop bonne » estime d’elle-même. On parle d’égoïsme, de suffisance ou d’arrogance. Alors que c’est l’inverse, le « complexe de supériorité » est une tentative pour masquer un complexe d’infériorité. Comme l’écrit joliment Josiane de Saint Paul dans son livre « Estime de soi, confiance en soi, s’aimer, s’apprécier et croire en soi » : « ainsi, l’estime de soi n’est pas, comme le chocolat, une excellente chose en quantité modéré et un poison si l’on en abuse. Tout comme on ne peut être en trop bonne santé, on ne peut pas avoir trop d’estime de soi ».
Manquer d’estime de soi, c’est vivre en permanence avec quelqu’un qu’on ne respecte pas vraiment : soi-même. On comprend alors pourquoi elle est indispensable pour s’adapter, persévérer et s’épanouir.
Comment puis-je nourrir l’estime de soi de mon enfant ?
L’estime de soi reposent sur trois piliers.
1) S’accepter et pour cela avoir conscience que nous ne sommes pas ce que nous faisons
Il est important de réaliser que nous ne sommes pas ce que nous faisons, de ne pas être réduit à nos actes ; renforcer son estime de soi, c’est distinguer ce que nous faisons (comportements) de ce que nous sommes (identité).
Et parfois, nous parents, nous avons tendance à mettre les deux sur le même plan : ‘sois gentil, range ta chambre’, ‘tu es paresseux, fais tes devoirs’, ‘tu lui a tiré les cheveux, tu es méchant, …’ Cela enferme le jeune dans une identité figée.
Bien sûr, cela n’ôte en rien la responsabilité de l’acte. Mais, on ne peut pas se changer alors qu’on peut modifier un comportement. En revanche, si nous sommes convaincus que nous sommes ce que nous faisons, il sera plus difficile d’opérer un changement. Si je reprends un des exemples, c’est tirer les cheveux qui est méchant pas la personne qui le fait !
Quand un jeune en séance me dit qu’il est nul car il a eu une mauvaise note, je le rattrape systématiquement en feignant la surprise : « Ah bon, c’est toi qui es noté ? Pas ta copie ? » ; ainsi, je recadre et souvent cela provoque une prise de conscience, le détend et il est plus disposé ensuite à identifier ce qu’il peut faire pour améliorer sa note.
Nous reviendrons dans un autre article sur la notion d’acceptation de l’erreur qui fait également partie de l’acceptation de soi.
2) Vivre en accord avec ses valeurs
J’aime aider les jeunes à identifier certaines de leurs valeurs à travers de leur récit. Pourquoi ? Car nos valeurs orientent nos comportements et déterminent la direction que prend notre vie. Ainsi, vivre en accord, en cohérence avec nos valeurs c’est la clé de notre épanouissement, de la réalisation de soi. C’est la plus grande marque d’estime de soi de vivre en accord avec ses valeurs.
Si nous trahissons nos valeurs, nous perdons la face devant nous-mêmes, nous cessons de nous respecter ce qui est bien pire que de perdre la face vis à vis des autres.
De plus, ce sont les valeurs qui donnent sens à ce que nous faisons. Une tâche reste une tâche tant qu’elle n’est pas reliée à quelque chose de plus important. Elles sont la clé de notre motivation.
Aider un adolescent à identifier ses valeurs, puis à poser des actes cohérents avec elles, c’est lui donner une direction claire et une puissante source d’estime de soi.
3) Acquérir les capacités nécessaires pour se faire confiance
La confiance en soi nourrit l’estime de soi ; il existe plusieurs manières de renforcer la confiance en soi comme je l’ai indiqué dans un précédent article.
Et l’orientation scolaire dans tout ça ?
L’adolescence est une période charnière : choix d’orientation, premières décisions importantes, besoin de trouver sa place. Le jeune confirme ou modifie aussi ses croyances sur qui il est et ce qu’il peut faire.
Aussi, avoir une bonne estime et confiance en soi, c’est un atout majeur pour :
- Oser se projeter,
- Affirmer ses envies,
- Croire en ses capacités à réussir.
À cet âge, les jeunes cherchent encore dans le regard des autres la confirmation de leur valeur. C’est pourquoi, en tant que parents, enseignants ou conseillers en orientation, notre rôle est de leur rappeler sans cesse :
– Tu as de la valeur.
– Tu as des ressources.
– Tu es capable de construire ton chemin.
Chez Eureka Study, c’est exactement notre mission : accompagner les adolescents à mieux se connaître, identifier leurs forces et leurs valeurs, pour les aider à bâtir un projet d’avenir qui leur ressemble… et renforcer, chemin faisant, leur estime et leur confiance en eux.
Recommandation de lecture
- « Estime de soi, confiance en soi, s’aimer, s’apprécier et croire en soi » de Josiane de Saint Paul
- « L’estime de soi, s’aimer pour mieux vivre avec les autres » de Christophe André et François Lelord
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Consultante en Orientation Scolaire Eurêka Study
Cabinet d’orientation à Rueil-Malmaison (92) & Consultation OnLine
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