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Est-ce difficile de devenir journaliste ?

Le métier de journaliste

Par notre consultante à
Rueil-Malmaison
Armelle Kraffmüller

« Les ennemis majeurs de notre temps, ce sont les indifférences et les ignorances qui permettent les mensonges, les haines et les conflits. Les journalistes peuvent avoir ici un rôle considérable », disait Philippe Vianney en 1956, co-fondateur du CFJ (Centre de formation des journalistes).

Le métier de journaliste consiste à rechercher, vérifier, rédiger et transmettre des informations sur différents supports. Le journaliste est principalement un rédacteur, expert en écriture, y compris pour l’audiovisuel où les informations sont d’abord écrites avant d’être présentées. En outre, il doit témoigner, filmer, interviewer, enregistrer, photographier, monter des images et mettre en page.

Les journalistes se répartissent dans 4 secteurs : au sein d’une rédaction (rédacteur en chef, éditorialiste, assistant de rédaction, …), sur le terrain (reporter, journaliste reporter d’image – JRI – grand reporter, …), la technique (documentaliste, cadreur, monteur, …) et enfin, celui ou celle que l’on voit ou que l’on entend (présentateur, chroniqueur, …).  Aussi, ce métier recouvre des réalités très diverses. 

Mais, quel que soit le média (papier ou web), cette profession exigeante reste difficile d’accès.

Un métier de passion mais de plus en plus précaire. 

La plupart des journalistes travaillent pour la presse écrite (presse magazine, presse spécialisée, agence de presse, presse hebdomadaire régionale ou nationale, presse quotidienne régionale ou nationale, presse gratuite) sur différents supports : papier, journaux en ligne sur le web, multimédia…. Le statut de pigiste (production d’articles sur commande pour un ou plusieurs journaux) est souvent de mise pour débuter.

Aussi, on parle beaucoup de précarité pour cette profession. 

En effet, selon les statistiques 2023 du ministère de la culture, la profession se précarise : en dix ans, le nombre de journalistes de la presse écrite et employés en contrat à durée indéterminée a reculé de 13 % tandis que celui des pigistes a augmenté (+ 12 %). Comme dans bien d’autres secteurs culturels, les femmes subissent plus que les hommes des conditions d’emploi précaires : elles sont majoritaires parmi les pigistes (53 %) et minoritaires parmi les titulaires d’un contrat à durée indéterminée (46 %).

Enfin, les journalistes et rédacteurs en chefs sont fortement diplômés : les trois quarts d’entre eux disposent au moins d’un diplôme de niveau bac + 3.

Alors, tout ça pour ça ?! Non, car dans une époque marquée par les ‘fake news’ et la dominance des réseaux sociaux, ce métier est de plus en plus nécessaire, c’est un des marqueurs de la démocratie. Et plus qu’un métier, c’est une véritable passion qui anime les professionnels.

L’IA peut-elle remplacer les journalistes ? 

Avec l’arrivée des nouvelles technologies, le journalisme connait une évolution considérable voire une révolution. L’augmentation du nombre et du type de support, s’est accompagnée d’une augmentation de la viralité des contenus et de la vitesse de diffusion de contenu non professionnelle. 

Avec les nouveaux supports comme le web, la TNT et les réseaux sociaux, de nouveaux métiers sont apparus : le data journaliste qui procède à la récupération des informations et faits, vérifie la fiabilité des données et de leurs sources et les analyse, les croise entre elles ; le journaliste blogueur, propriétaire du canal de diffusion de l’information, et enfin le retour en force du journalisme d’investigation avec l’expansion des réseaux sociaux.

Mais l’IA peut sembler être aujourd’hui la menace majeure. Conscients que l’IA est là pour rester, la tendance chez les journalistes est de s’adapter en l’utilisant pour effectuer des tâches ennuyeuses et ainsi se consacrer à des tâches plus créatives et à plus forte valeur ajoutée, ou en recalibrant leurs articles au bon nombre de caractères par exemple. De plus, avec l’IA, le journalisme de terrain prend plus de valeur ainsi que la dimension ‘fact-checking’ de plus en plus importante de ce métier.

Quelles sont les qualités pour devenir journaliste ? 

Pour devenir journaliste, certaines qualités sont essentielles. En plus de bonnes compétences rédactionnelles, une culture générale riche et diversifiée est cruciale. Aussi, la curiosité et le désir de comprendre le monde sont des qualités indispensables. Un bon journaliste doit être capable de faire des corrélations intellectuelles en se référant à des faits historiques, films, livres, œuvres littéraires, citations célèbres, chansons, … Cela nécessite d’élargir ses connaissances autant que possible.

Le journalisme est avant tout une profession intellectuelle. Un jeune qui envisage cette profession doit aimer lire beaucoup et de manière constante, suivre des débats à la radio ou à la télévision, assister à des conférences et participer à des séminaires… 

Une solide capacité d’analyse et de synthèse, une pensée claire et structurée, une vision globale des enjeux et défis, ainsi qu’une compréhension approfondie des phénomènes sociaux et culturels et des évènements passés sont indispensables pour réussir dans ce métier.

Enfin, une belle plume et une parfaite maîtrise de la langue, ainsi que la connaissance des langues étrangères, sont des atouts majeurs pour se distinguer dans la carrière de journaliste.

Quelles études pour devenir journaliste ? 

Pour devenir journaliste, il y a 14 écoles reconnues par la Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes (CPNEJ), corporation composée des représentants des organisations des éditeurs de la presse et des syndicats de journalistes. La plupart sont connues et prestigieuses comme le CELSA, le CFJ, l’IPJ de Dauphine, ….

Plus d’un quart des diplômés sortent de l’une de ces 14 écoles, gage de qualité et de reconnaissance par le milieu professionnel. 

Ces écoles recrutent sur concours à bac+3 (sauf les 2 BUT Infocom de Lannion et Cannes, très sélectifs et l’EJT de Toulouse qui recrute à bac+2). Elles sont très sélectives et même si la tendance est à la diversification des profils, les principaux pourvoyeurs de ces écoles sont les IEP (« la voie royale »), les prépas littéraires mais aussi les licences d’histoire, LEA …. 

En accès postbac il existe aussi un partenariat entre l’académie ESJ de Lille (une des 14 écoles) et l’université de Lille pour permettre aux étudiantes et étudiants de découvrir les métiers du journalisme et de préparer les concours. Il existe aussi l’école W, créé par le CFJ en 2016 et qui propose après des bachelors d’accéder aux oraux du CFJ (sous réserve du dossier) et de présenter les concours des autres écoles.

Les étudiants en cursus scientifique, économique ou école de commerce sont rares mais de plus en plus demandés ; en effet, face aux enjeux climatiques, environnementaux ou économiques, leurs expertises sont précieuses.

Les critères numéro un d’accès à ces écoles sont – sans surprise – la culture générale et les qualités rédactionnelle. Depuis 2018, l’admission se fait sur dossier et entretien.  L’alternance est également proposée et connait un succès croissant ces dernières années. 

En dehors des fameuses 14 écoles, il existe des écoles privées qui proposent des cursus professionnalisants. Mais leur coût n’est pas négligeable. Et l’insertion après ces écoles dans les grands médias s’avère difficile.

Voici deux vidéos pour approfondir davantage sur le journalisme et ses formations :

Conclusion 

Alors est-ce difficile de devenir journaliste ? Clairement, la réponse est oui, les études sont exigeantes, les concours d’accès aux 15 écoles difficiles et sélectifs et les débouchés incertains. La route est longue, certes, mais pour un jeune passionné d’information, curieux de tout et qui aime comprendre le monde qui l’entoure, c’est un vrai métier passion, de ceux qui font dire : « choisis un métier que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie » !

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Armelle Kraffmüller

Consultante en Orientation Scolaire Eurêka Study
Cabinet d’orientation à Rueil-Malmaison (92) & Consultation OnLine

Contacter Armelle

 Afficher le numéro 06 87 72 16 45

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