Bac 2021 : comment vont se passer les E3C ?
Dans le jargon de l’Éducation Nationale, « E3C » désigne les Épreuves Communes de Contrôle Continue du nouveau bac.
Concrètement, comment cela-va-t-il se passer si vous avez un fils ou une fille en classe de 1ère cette année et qui va donc étrenner ces nouvelles épreuves de contrôle continu lors du bac 2021?
Le principe du contrôle continu : refléter plus justement le travail de l’élève et mieux le préparer aux études supérieures.
La réforme du bac donne une place importante au contrôle continu qui comptera pour 40% dans la note finale du bac :
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- 10% viendront des bulletins
- 30% des Épreuves Communes de Contrôle Continue (E3C) passées lors de 3 sessions pendant la classe de 1ère et de terminale
L’objectif de l’Éducation Nationale est que le bac reflète plus la capacité de l’élève à travailler en continu, de façon régulière, et moins sa capacité à « bachoter » pour une épreuve finale. Cela devrait logiquement inciter à l’acquisition de méthodes et de rythme de travail plus adéquats pour la poursuite de ses études dans le supérieur.
Il y aura 3 séries d’E3C : deux en classe de première et une en classe de terminale
Les E3C du Bac Général :
Lors des trois sessions d’E3C, il y aura une épreuve d’Histoire/Géo et une épreuve pour chacune des deux langues vivantes.
L’Enseignement Scientifique du tronc commun sera évalué en fin de première et à l’E3C de terminale
La 3ième Spécialité, abandonnée en terminale, sera évaluée en fin de première.
Les E3C pour le bac technologique :
Les trois E3C porteront sur l’histoire/géo, les 2 langues vivantes et les mathématiques.
Les épreuves durent 2 heures par matière. Donc une épreuve plus courte que les anciennes épreuves de bac.
Pour les langues, le temps de l’épreuve variera selon les sessions. Voir notre article sur les E3C en Langues Vivantes.
Les épreuves de contrôle continu seront différentes selon les lycées, voire même selon les classes.
Le professeur de la discipline choisira pour sa classe le sujet de l’épreuve. Il le sélectionnera au sein d’une banque nationale d’épreuves qui sera mise à sa disposition à partir de décembre.
Le professeur d’Histoire/Géo, de langue ou de maths (en bac techno) aura ainsi la possibilité d’adapter le choix du sujet à l’état d’avancement du programme qu’il aura mené au sein de sa classe. En effet, dans la banque nationale plusieurs sujets seront établis, de niveau équivalent en terme de difficulté, mais portant sur différentes parties du programme.
Pour l’Enseignement Scientifique du tronc commun et pour la 3ième Spécialité – qui ne seront évalués qu’une fois dans l’année – les épreuves porteront sur l’ensemble du programme. Les professeurs auront cependant le choix parmi plusieurs sujets dans la banque nationale.
Le proviseur de l’établissement devra valider les différents sujets sélectionnés par les professeurs.
Les élèves passeront les épreuves dans leur lycée – comme un bac blanc. Les dates seront différentes d’un lycée à un autre.
Pour la majorité, les élèves passeront les trois séries d’épreuves communes de contrôle continu dans leur lycée. Pour certains cela se fera dans un lycée proche quand certains établissements décideront de mutualiser l’organisation physique des épreuves. Les élèves recevront leur convocation 8 jours avant l’épreuve.
Au sein d’un même lycée, le proviseur a le choix de fixer une même date d’épreuve pour tous les élèves qui passent ainsi l’épreuve en même temps. C’est la solution que le Ministère de l’Éducation préfère. Mais le proviseur a la latitude, s’il le souhaite, de décider que chaque classe composera à la carte, à des dates différents (en s’assurant toute fois qu’un même sujet ne peut être choisi deux fois).
Les copies, anonymes, ne seront pas corrigées par le professeur de la classe. Une série de mesures sont prévues pour gommer les disparités de notation par correcteur ou établissement.
Les copies seront rendues anonymes et numérisées via l’application Santorin. Leur version numérique sera envoyée à un professeur autre que celui de la classe soit du même établissement, soit d’un autre établissement au sein de l’académie – notamment quand l’établissement a un nombre insuffisant de correcteurs dans une discipline.
Selon les effectifs et l’organisation des établissements, un même correcteur pourra ainsi être amenés à corriger les copies par classe et par sujet(s) choisi(s).
Quid si l’élève tombe sur un professeur qui corrige en notant « sec »? A cette crainte classique, s’ajoute une nouvelle crainte qui concerne en particulier les élèves des lycées élitistes, dont les professeurs ont l’habitude de noter plus durement que dans d’autres lycées. Comme il y a de forte chance que la correction des E3C se fasse au sein même de l’établissement, les élèves pourraient avoir « double peine » : des notes « dures » pour leurs bulletins (10% de la note de bac) ET des épreuves de contrôle continu notées tout aussi durement (30% de la note de bac).
Pour palier cet « effet correcteur » ou « effet établissement », le ministère a pris un certain nombre de mesures.
Tout d’abord, les correcteurs suivront les indications relatives aux barèmes mentionnées sur les sujets et aux éventuelles grilles d’évaluation prévues dans les définitions d’épreuves. Par contre, la banque nationale de sujets ne prévoit pas de corrigés.
Ensuite, le Ministère a annoncé la mise en place d’une commission d’harmonisation, composée d’inspecteurs d’académie et de professeurs d’établissement nommés par le rectorat. La mission de cette commission sera de détecter statistiquement des biais de correction soit au niveau d’un correcteur, soit au niveau d’un établissement.
La commission disposera pour ce faire de :
- la moyenne des notes par sujet (et le nombre de fois où le sujet aura été choisi)
- la moyenne des notes par correcteur
- la moyenne académique par discipline
- d’une alerte statistique sur les écarts de notation manifestes
La commission aura alors la possibilité de revoir les notes en conséquence pour les harmoniser.
Les correcteurs ont comme objectif de corriger sous 2 à 3 semaines leurs copies et la commission d’harmonisation se réunit dans foulée. Les élèves connaîtront donc très vite leurs notes.
L’élève aura systématiquement accès à sa copie et pourra donc connaître les annotations faites par le correcteur.
Autre nouveauté : l’élève aura systématiquement accès à sa copie et aux corrections faites par le professeur. En effet, le correcteur corrigera en ligne les copies numérisées. L’élève pourra donc prendre connaissance des remarques associées à sa note. Il pourra ainsi en tenir compte pour la série d’épreuves suivante.
Les copies corrigées seront disponibles on line pour les candidats sur leur espace personnel après harmonisation des notes. Les copies corrigées et dématérialisées restent accessibles par l’établissement. Les copies papier sont archivées jusqu’à la fin de la session.
Si l’élève souhaite contester sa note d’E3C, un recours est possible auprès du rectorat.
Inutile d’aller réclamer auprès du chef d’établissement. Si vous souhaitez contester votre note à une épreuve commune de contrôle continu, il faut entamer une démarche auprès du rectorat.
Les notes ne seront définitives qu’une fois présentées devant le jury du baccalauréat, qui se réunit après l’ensemble des épreuves, début juillet en fin de terminale. La famille aura donc le temps de faire la démarche auprès de son rectorat de rattachement .
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