Après une L3 ou un bachelor, comment poursuivre?

Après une L3 : travailler ou poursuivre ses études ? 

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Après une L3 classique en université, il n’est pas conseillé de rentrer sur le marché du travail. Ces licences ne sont clairement pas professionnalisantes et leur objectif est la poursuite d’études. C’est lors de leur master professionnel que les jeunes acquièrent la spécialisation et les savoir-faire qui les mettent en phase avec une profession.

La question de commencer sa vie professionnelle se pose après une licence professionnelle ou après un bachelor d’école de commerce. Ces formations ont un contenu souvent pratique qui permet d’envisager d’être opérationnel en entreprise. C’est d’ailleurs le modèle anglo-saxon : la grande majorité des étudiants universitaires en Angleterre ou aux USA partent travailler après leur bachelor (l’équivalent de notre licence).

Plusieurs raisons peuvent nous pousser à entrer sur le marché du travail.

> L’envie et l’opportunité d’un job.

Les stages ont souvent donné le goût d’être en entreprise et d’apprendre en faisant. Après trois ou quatre ans d’études, l’étudiant a souvent hâte de prendre un job, de passer complètement sur le terrain et de devenir un acteur à part entière de cet univers professionnel. Parfois l’entreprise dans lequel il a réalisé son stage de fin d’études lui propose un emploi alléchant. Une opportunité qu’il est difficile de refuser…

> Une personnalité tournée vers l’action.

Certains jeunes ont des traits de personnalité qui les prédisposent aux réalisations concrètes. Dans la typologie RIASEC du psychologue John L. Holland, on parle de profil « Réaliste ». Le profil Réaliste aime être dans « le faire », agir sur le terrain et de façon concrète. Le monde professionnel lui correspond alors bien mieux que certaines études, trop théoriques ou intellectuelles à son goût.

> Accéder à l’indépendance.

Travailler c’est prendre son autonomie par rapport à ses parents. Même si l’étudiant s’entend bien avec eux, il est normal qu’à 22, 23 ans il ait envie de voler de ses propres ailes et de s’assumer financièrement.

> Le coût des études.

Le coût des études est aussi un facteur de décision. Pour financer ses études, l’étudiant jongle parfois entre ses cours et de petits jobs. Épuisant! D’autres ont emprunté et travailler leur permet de commencer à rembourser leur emprunt étudiant. C’est aussi la solution pour mettre de côté de quoi financer sa poursuite d’études en master.

étudiantes en labo d'ingénieur

Les inconvénients d’une entrée sur le marché du travail à bac+3 ou bac+4.

> Certains postes ne sont accessibles qu’à un diplôme de master.

La France valorise fortement les diplômes. Ainsi certains postes ne sont clairement pas accessibles après une L3 ou un bachelor, même à bac+4. L’exigence minimum est d’avoir un master. Ce souvent des postes à plus forte responsabilité et demandant des compétences techniques plus élevées. C’est particulièrement vrai dans certains secteurs d’activité, dans les grandes entreprises et dans la fonction publique. Par exemple, les professions de psychologue, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires, d’ingénieur territorial, de notaire sont des professions réglementées de niveau master. Il en est de même pour les postes d’enseignants.

> Une évolution de carrière freinée.

Si la vie professionnelle n’est pas impactée au démarrage avec le premier emploi, elle peut l’être un peu plus tard. L’évolution de carrière est freinée car la personne n’a pas le bac+5 requis par le poste qu’elle vise. Cela oblige souvent à des reprises d’études en formation professionnelle.

> Un salaire plus bas à poste équivalent.

Dans les entreprises avec une convention collective, les grilles salariales sont ainsi faites : à poste équivalent, un diplômé en master peut être mieux payé qu’un bac +3.

> Un manque de spécialisation et de connaissances théoriques.

Les 2 ans d’enseignements du master apportent des connaissances plus pointues dans le domaine de spécialisation choisie. Cela constitute un baggage théorique que le jeune peut mobiliser pour être plus pointu et méthodique dans son travail.

lycéen en bac général en bibliothèque

Reprendre ses études après 2 ou 3 ans de travail.

Pour concilier les deux solutions, certains jeunes décident de commencer à travailler après leur bac+3 (ou bac+4 pour certains bachelors) avec un plan en tête : reprendre ses études ensuite. Cette première tranche d’expérience en entreprise permet souvent au jeune adulte d’aborder son master avec beaucoup plus de maturité. Il tire profit avec plus d’acuité des enseignements, étant capables de faire le lien entre théorie et réalités d’entreprises.

Le piège : la reprise d’études … ne se fait jamais! Pour tout un tas de raisons. Ce peut être l’intérêt pour son travail, la mission en cours. Ce peut être l’envie de rester dans son entreprise, surtout quand une promotion est en vue. Cela peut aussi être parce qu’on a fondé une famille, qu’on s’installe avec l’achat d’un appartement, que les responsabilités et charges financières nous font sursoir à notre projet initial…

Poursuivre ses études après un bac+3 ou un bachelor .

Comment choisir son Master ?

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Plusieurs types d’établissements s’offrent aux étudiants qui veulent poursuivre leurs études. Selon leur projet professionnel, ils pourront poursuivre en Université, en école de commerce, en école d’ingénieur …

Un premier conseil : si la poursuite d’études se fait dans un établissement autre qu’une université, il faudra être vigilant sur le diplôme proposé.

En effet, seules les universités délivrent un DNM – « diplôme national de Master ». Pour les autres établissements, leur diplôme aura parfois le visa du Ministère de l’Enseignement et sera « Grade de Master », soit reconnu comme un Master Universitaire. C’est le cas par exemples des écoles d’ingénieurs visées par la CTI. D’autres fois, le diplôme n’aura pas ce visa. C’est le cas, par exemple, des MSc des écoles de commerce : ils ne sont pas « grade de master ». Il faudra alors prendre d’autres points de repère que ce visa de l’Éducation Nationale pour s’assurer de la qualité et reconnaissance du diplôme.

Plaçons nous ici dans le cas d’une poursuite d’études en université avec le choix d’un Master.

Il faut maintenant que l’étudiant affine considérablement son projet professionnel. En effet, le master doit être choisi en fonction de ce projet. Son objectif est de donner de solides compétences professionnelles dans le cadre d’un parcours de spécialisation.

Nos conseils :

> Définir le secteur d’activité et/ou le métier que l’on veut exercer.

Il s’agit dès ce stade d’entrer dans une logique d’embauche. Pour les jeunes qui auraient du mal à définir ce projet, il est possible d’envisager une année de césure avec la réalisation de stages ou de jobs qui permettront de mieux se situer et de mûrir un projet.

> Rechercher le M2 dont la spécialisation correspond à son projet, puis le M1 qui y mène.

Par exemple, si l’étudiant veut se former à l’Intelligence Artificiel, il faut repérer les M2 dans cette spécialisation, car tous les masters informatiques ne la proposent pas – et changer d’université entre le M1 et le M2 est une difficulté supplémentaire.

> Bien se renseigner sur le(s) master(s) envisagés :

Quels sont les contenus des cours (cela n’est pas le même selon les universités), les périodes de sages, mais aussi les partenariats noués avec des entreprises et/ou des labo de recherche … Deux documents en particulier sont à regarder :

  • les enquêtes d’insertions professionnelles que chaque master se doit de faire régulièrement et mettre en ligne
  • les rapports d’évaluation du Hcéres qui jauge le master sur différents critères tels que les partenaires de recherche, la dimension internationale …

Ne pas hésiter à aller sur place , aux journées portes ouvertes, rencontrer pour voir les professeurs, les étudiants, les locaux …

> Identifier la sélectivité du Master.

Pour la plupart des masters, la sélectivité se fait à l’entrée de la M1. Certains sont très sélectifs… Il faut bien le repérer, pour gérer le risque et postuler à plusieurs autres masters.

A noter qu’il reste un certain nombre de cas où la sélectivité se fait aussi à l’entrée en M2, en particulier dans le domaine du Droit. La liste officielle est publiée par le ministère de l’éducation et actualisée chaque année. Voir la liste des M2 sélectifs.

> Être prêt à la mobilité.

Certains masters pointus seront possiblement donnés loin de chez l’étudiant. Être prêt à changer de ville permet, par ailleurs, de postuler à plusieurs masters et multiplier ses chances d’admission.

Pour chercher son mater, se référer au portail national des masters : trouvermonmaster.gouv.fr . Proposé par le MESRI, le portail offre une information complète et centralisée sur près de 3 600 masters

Eurêka study vous conseille pour choisir un Master en lien avec votre projet de carrière.

Après une L3 ou un bachelor, vous cherchez à définir votre poursuite d’études.

Prendre du recul

  • Faire le point sur ses études à dates : quelles sont les matières qui ont intéressé / pas interessé.
  • Tirer des enseignements de ses expériences professionnelles (jobs, stages …).
  • Cerner ses intérêts sectoriels et professionnels.
  • Affiner sa compréhension de métiers, secteurs …

Prendre de l’élan

  • Se renseigner sur les différentes Masters et mieux cerner la spécialité qui convient
  • Aller aux JPO des universités
  • Rencontrer des professionnels

Trouver sa voie

  • Préparer sa candidature (Concours, GMAT, CV, entretiens …)